TOUCHEZ PAS AU GRISBI

Touchez pas au GrisbiLorsqu’il est démobilisé en juillet 1945, Jean Moncorgé a accompli son devoir de Français d’abord comme second maître dans les Forces navales françaises libres (qu’il a rejoint en 1943) puis comme chef de char dans la 2e DB de Leclerc. Mais Jean Gabin a désormais les cheveux blancs et son image de jeune premier de l’avant-guerre est désormais rangée au placard. D’ailleurs, d’autres jeunes premiers, comme Jean Marais, Gérard Philipe ou Daniel Gélin, sont apparus sur les écrans. De fait, malgré La Marie du port (1950) de Carné ou La vérité sur bébé Donge (52) de Decoin, la carrière de Jean Gabin, au début des années cinquante, est plutôt au creux de la vague. Alors que Daniel Gélin avait refusé le rôle, se jugeant trop jeune pour incarner un truand vieillissant, c’est Gabin qui va hériter du personnage de Max le menteur.
En adaptant un roman éponyme d’Albert Simonin paru l’année précédente dans la Série noire, Jacques Becker va relancer la carrière de Gabin avec Touchez pas au grisbi, véritable prototype du film noir français.  Max et Henri Ducros dit Riton sont deux truands associés depuis vingt ans. Ils ont réussi un coup fumant en dérobant pour 50 millions de lingots d’or. Mais Riton parle du magot à sa petit amie qui en parle à Angelo, un gangster rival. Celui-ci est prêt à tout pour récupérer le trésor. Et Max va devoir retourner au casse-pipe pour défendre son grisbi, l’argent en argot. Entouré de petits nouveaux comme Jeanne Moreau et Lino Ventura (qui décroche avec le personnage d’Angelo, son premier rôle au cinéma), Jean Gabin sera un remarquable bandit qui songe à se ranger des voitures… Et, à partir de Touchez pas au grisbi (inédit en Blu-ray), la popularité de Gabin ne se démentira plus.

(Studiocanal)

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