VOYAGE A TRAVERS LE CINEMA FRANCAIS

Voyage cinéma français« Imaginez que vous êtes au cinéma! » C’est Bertrand Tavernier qui invite ainsi à une magnifique et passionnante déambulation dans le cinéma français qui s’ouvre dans les années trente et s’achève à l’orée des années 70. Tout commence à Lyon, à la fois ville natale du cinéaste de L’horloger de Saint-Paul et cité qui vit tout bonnement naître le cinématographe. Bertrand Tavernier évoque ainsi la maison familiale (où ses parents cachèrent Louis Aragon) et ce jardin où il rêva ses premières images…
Car Voyage à travers le cinéma français n’est pas ce qu’il est convenu d’appeler un documentaire. C’est bien plutôt une approche autobiographique du cinéma observé par un oeil de cinéaste. Tavernier a mené un « travail de citoyen et d’espion, d’explorateur et de peintre, de chroniqueur et d’aventurier », puisant dans ses coups de coeur, ses enthousiasmes et ses souvenirs agrémentés d’anecdotes, la matière d’une promenade gourmande dans un demi-siècle de cinéma national. Le cinéaste lyonnais voit d’ailleurs son Voyage comme un acte de gratitude envers tous les artistes du 7e art qui ont surgi dans sa vie pour lui insuffler la passion du cinéma… Et c’est pour le spectateur l’occasion de partager cet engouement tout en découvrant des films et en suivant des « leçons de cinéma ». Ainsi Dernier atout de Jacques Becker dont les images très précises sont demeurées, les premières, dans la mémoire du jeune Bertrand. « A 6 ans, j’aurai pu tomber plus mal », sourit-il. Et puis il y a Renoir et Gréville, Melville et Sautet, Becker et Carné, Truffaut et Demy mais aussi Decoin, Grangier ou Jean Sacha. Le mot « bouleversé » revient souvent dans la bouche de l’auteur de Que la fête commence lorsqu’il évoque, par exemple, Casque d’or ou La grande illusion… Et puis quel bel hommage est rendu, ici, à Jean Gabin mais aussi à… Eddie Constantine!
Une véritable pépite que tout bon cinéphile se doit d’avoir dans ses dvd favoris. Mieux encore, parce qu’elles nous emportent dans de mémorables émotions, ces 3h15 passent tellement vite qu’on redemande. Ce qui, d’ailleurs, sera chose faite puisque Bertrand Tavernier (comme il le confie dans une longue interview présentée dans les suppléments) travaille à huit épisodes, cette fois, pour la télévision, qui lui permettront de parler de thématiques, de genres, d’époques, de cinéastes comme Grémillon, Tati, Pagnol, Ophuls, Guitry…

(Gaumont)

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