Juste une image…
Août, mois d’enfer pour les salles obscures ? Gageons que la situation ne peut s’aggraver encore dans les cinémas après des mois où la fréquentation battait de l’aile. En début d’été, la Fête du cinéma a donné des signes plutôt encourageants. Le mois d’août, généralement dédié à des films de détente pour vacanciers en goguette décidés à s’offrir une toile divertissante, pourrait bien ramener les spectateurs vers des salles dont on sait qu’elles sont, pour la très grande majorité, agréablement climatisées.
REQUIN.- Gendarme maritime dans les Landes, Maja voit se réaliser son pire cauchemar : prendre sa retraite anticipée ! Thierry, son mari, a déjà prévu la place de camping et le mobil home. Mais la disparition d’un vacancier met toute la côte en alerte : un requin rôde dans la baie ! Aidée de deux jeunes collègues, Maja saute sur l’occasion pour s’offrir une dernière mission… Avec L’année du requin (le 3 août), Ludovic et Zoran Boukhema, en compagnie de Marina Foïs, Kad Merad et Jean-Pascal Zidi, font un clin d’œil appuyé au Spielberg de 1975, avec un squale, parfait monstre de l’été, qui vient apporter le danger au bord d’une plage du sud-ouest…
CLASSE.- Jeune prof de français martyrisée par ses élèves, Sofia (Melha Bedia) croit enfin tenir la mutation de ses rêves. Elle se lance dans des adieux explosifs et savoure sa revanche. Problème : sa mutation est gelée, elle est désormais en concurrence avec une professeure (Audrey Fleurot) au CV irréprochable et ses élèves, plus remontés que jamais, sont bien décidés à lui faire payer ses paroles. Mensonges à l’académie, coups bas à sa concurrente, campagne de séduction… Sofia est prête à tout pour obtenir son bon de sortie ! Fan de teen movies, Frédéric Quiring fait sa rentrée avant l’heure avec La très très grande classe (le 10 août) et propose une comédie de la réconciliation, celle d’une professeure avec sa vocation, mais aussi celle des élèves avec l’éducation.
PAPYS.- Pour venir en aide à des migrants qu’il cachait à Paris, Pierrot (Pierre Richard) les conduit dans le Sud-Ouest chez Antoine (Bernard Le Coq) qui lui-même accueille déjà Mimile (Eddy Mitchell), en pleine reconquête amoureuse de Berthe. S’attendant à trouver à la campagne calme et volupté, les six réfugiés goûteront surtout à la légendaire hospitalité d’un village français. L’occasion rêvée de secouer les peurs et les préjugés pour Sophie (Alice Pol) et les trois Vieux Fourneaux, promus consultants inattendus d’une campagne électorale que Larquebuse, le maire de Montcoeur n’est pas prêt d’oublier. Après le beau succès en 2018 (près d’un million de spectateurs) du premier opus tiré de la BD de Lupano et Cauuet, Christophe Duthuron retrouve, dans le n°2 (le 17 août) ses papys rebelles et pas encore bons pour l’asile…
FAMILLE.- Leila a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Frappée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire. Leila a un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier. Au même moment et à la surprise de tous, leur père Esmail promet une importante somme d’argent à sa communauté afin d’en devenir le nouveau parrain, la plus haute distinction de la tradition persane… Révélé par le remarquable thriller La loi de Téhéran (2019), Saeed Roustayi signe, avec Leila et ses frères (le 24 août), une puissante chronique familiale autour d’une classe moyenne qui a disparu au profit d’une fracture toujours importante et un appauvrissement massif.
RUMBA.- Tony a abandonné sa fille quand elle était bébé. Aujourd’hui cinquantenaire « vieux garçon » et chauffeur de bus scolaire renfermé sur lui-même, il cherche, bousculé par un malaise cardiaque, à la retrouver. Quand il découvre qu’elle est professeur de danse de salon, il décide incognito de s’inscrire à l’un de ses cours de rumba. Las, il déteste la danse. Rumba la vie (le 24 août) ou le retour de Frank Dubosc derrière (et aussi devant !) la caméra après Tout le monde debout (2018) qui avait rassemblé 2,3 millions de spectateurs dans les salles. Une nouvelle comédie, portée également par Louna Espinosa, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Jacob et Marie-Philomène Nga, sur un homme paumé qui pense qu’il est temps de se confronter à son passé pour donner un sens à sa vie…
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