NOCTURAMA

AAAAANocturamaParis, un matin. Une poignée de jeunes, de milieux différents. Chacun de leur côté, ils entament un étrange ballet dans les dédales du métro et dans les rues de la capitale. Ils semblent suivre  un plan et préparer un forfait. Leurs gestes sont précis, dangereux et vont faire d’eux des « ennemis d’Etat »… Avec Nocturama, Bertrand Bonello quitte le film d’époque et l’univers des maisons closes (L’Apollonide en 2011) ou le film en… costumes (Saint Laurent en 2014) pour ancrer son propos dans l’actualité la plus brûlante. Car il est bien question, ici, d’attentats et de terrorisme. Au départ, le film devait s’intituler Paris est une fête mais il a été rebaptisé à la suite des attentats du 13 novembre 2015, Bonello choisissant Nocturama en s’inspirant d’une chanson de Nick Cave. Si, avec Nocturama, le cinéaste fait un retour au contemporain, ce n’est pas pour délivrer un discours. Ici, l’action est plus importante que les discours, même si elle suscite beaucoup plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Qui sont ces jeunes gens? D’où viennent-ils? Que veulent-ils? On constate seulement que tous convergent vers un Grand Magasin, au moment où il ferme ses portes…
Nocturama est construit en deux grands temps. D’une part, la préparation et la commission des attentats puis, dans un second temps, l’attente dans le Grand Magasin, sorte de monde parfait et fascinant qui va dévorer ses occupants d’une nuit. Fonctionnant dans la sensation et l’abstraction, Nocturama réussit à distiller une tension de tous les instants. Y compris, lorsque le geste a été commis et qu’il n’y a plus rien à faire sinon attendre. Dans les suppléments du dvd, Bertrand Bonello explique longuement la manière dont il a construit son film. Un thriller politique sous haute tension qui donne aussi à voir d’excellents jeunes acteurs.

(Wild Side)

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