TU NE TUERAS POINT

Tu ne tueras pointForce est de reconnaître que Mel Gibson ne fait pas l’unanimité du côté d’Hollywood… Les polémiques et les controverses ont été nombreuses, notamment en raison d’incriminations antisémites autour de La passion du Christ, le peplum biblique qu’il réalisa en 2003 ou encore pour ses prises de position en tant que catholique traditionnaliste… Cependant avec Tu ne tueras point, son cinquième long-métrage comme réalisateur, l’ancien interprète de Mad Max, a été très largement salué par la critique, « nominé » aux Golden Globes comme aux Oscars (il remportera les statuettes du meilleur mixage son et du meilleur montage). De plus, le film a rencontré le public, rapportant près de 175 millions de dollars pour un budget de 40 millions. Avec Hacksaw Ridge (en v.o.), Gibson détaille l’extraordinaire aventure de Desmond Doss, premier objecteur de conscience à avoir reçu la Medal of Honor, la plus haute distinction militaire américaine, pour ses actes de courage pendant la bataille d’Okinawa dans le Pacifique. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Desmond Doss, comme beaucoup de jeunes Américains, veut s’engager. Mais, à cause d’un lourd secret d’enfance et de ses croyances religieuses, Desmond (incarné par Andrew Garfield, vu récemment dans Silence de Scorsese) refuse absolument de tenir une arme. Dans les rangs de l’US Army, on le prend selon les cas pour un fou ou pour un provocateur. Les autorités feront tout pour le dissuader de rester dans l’armée. Mais c’est son père, revenu complètement cassé de la Première Guerre mondiale, qui interviendra pour que l’Armée le conserve dans ses rangs.
La première partie, assez classique, de Tu ne tueras point raconte le difficile entraînement, les mauvais traitements, les multiples avanies que connaîtra Doss… La seconde partie du film est une plongée dans l’enfer de la guerre qui relègue Spielberg et son Soldat Ryan à la seconde place des images cinématographiques les plus terrifiantes et les plus réalistes…  Au coeur de l’horreur guerrière filmée avec un brio qui peut être vu comme de la complaisance, Mel Gibson parle a contrario de pacifisme et développe l’un de ses thèmes favoris, le rachat par la foi. Car, au milieu des explosions, des balles qui sifflent, des baïonnettes japonaises qui s’enfoncent dans les corps, l’infirmier Desmond Doss, porté par une foi fervente, s’est extraordinairement distingué en sauvant, sous le feu ennemi, 75 de camarades blessés. Dans les ultimes minutes de cette grande fresque (2h13), Mel Gibson a placé quelques extraits d’interviews du vrai Desmond Doss qui estiment que « les vrais héros sont enterrés là-bas »

(Metropolitan)

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