LE CHANTEUR, L’AMOUREUX, LE PROSTITUE ET LE DEALER

GUY

GuyJeune journaliste, Gauthier apprend qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet, un artiste de variétés qui a eu son heure de gloire entre les années 60 et 90. Comme Jamet sort un album de reprises avant de faire une tournée à travers la France, Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, en vue d’un documentaire. Avec Guy, le Strasbourgeois Alex Lutz réussit à brosser le portrait bien nuancé d’un chanteur démodé. Très bien « vieilli » (il a passé des heures au maquillage tous les jours), Lutz, pour sa seconde mise en scène de cinéma, incarne finement et avec intelligence un type sur le retour qui n’est jamais dupe de sa situation. Entouré de bons comédiens et de guest-stars (Julien Clerc ou Michel Drucker), l’interprète de Catherine de la série télé Catherine et Liliane, propose un film sensible et émouvant sur la relation père-fils. (Studiocanal)

SHEHERAZADE

SheherazadeEn sortant de prison, Zachary, 17 ans, refuse d’aller en foyer et voudrait absolument retourner chez sa mère. Mais celle-ci refuse de le recueillir… En traînant à travers Marseille, Zac croise Shéhérazade, une jeune prostituée. Même s ‘il s’en défend, Zac va vite tomber amoureux. Il se retrouve alors dans la peau d’un proxénète et entre en conflit avec ses amis de quartier lorsque l’un d’eux s’en prend à Shéhérazade. Avec son premier long-métrage inspiré d’un fait-divers, Jean-Bernard Marlin signe une chronique du quotidien où il traite du milieu de la prostitution à travers l’histoire d’amour romantique de deux marginaux.  Shéhérazade est une œuvre constamment en mouvement, pleine d’énergie et portée par deux jeunes comédiens au beau jeu intense : Dylan Robert et Kenza Fortas. (Ad Vitam)

SAUVAGE

SauvageMontrer la violence de l’exclusion sans céder à l’analyse sociale, c’est le but de Camille Vidal-Naquet pour Sauvage, son premier long-métrage, qui suit le quotidien de Léo, 22 ans, qui vit dans la rue et se prostitue pour un peu d’argent. Protégé par Ahd, Léo voudrait s’installer et vivre avec lui… Contrat rempli pour le cinéaste qui réussit à rendre impressionnante cette errance sexuelle où Léo quête pourtant de l’amour. Véritable révélation du film et primé pour cela à Cannes, Félix Maritaud incarne, avec fragilité mais aussi animalité, un jeune homme déjà usé et malade. Dans une ville sans nom (mais on reconnaît Strasbourg), loin du mélodrame, voici une aventure intime et douloureuse très forte. (Pyramide)

LE MONDE EST A TOI

Monde Est A ToiPetit dealer, François poursuit un rêve : devenir distributeur officiel de Mr Freeze au Maghreb. Alors qu’il touche quasiment au but, ses économies s’envolent à cause des frasques de sa mère. Poutine, un caïd de banlieue, lui propose alors un plan pour se refaire, en l’occurrence de ramener une cargaison de drogue d’Espagne. Venu du clip tonique, Romain Gavras signe une comédie policière solidement déjantée. Les rebondissements volontiers loufoques se multiplient à bon rythme dans Le monde est à toi mais on se régale surtout des numéros de Vincent Cassel en parfait bas du front, de Philippe Katerine en avocat véreux, de Karim Leklou en ahuri devenant redoutable et surtout de l’épatante Isabelle Adjani qui s’en donne à coeur-joie en mère chef d’un gang de femmes voleuses ! (Studiocanal)

MA VIE DANS L’ALLEMAGNE D’HITLER

Ma Vie Allemagne HitlerEn s’appuyant sur les précieux récits (20 000 pages de témoignages recueillis par l’université de Harvard) de 281 exilés allemands -juifs, protestants, catholiques, communistes, opposants de tous bords- qui avaient fui leur pays dans les années 30, le documentariste Jérôme Prieur (connu pour les séries à succès Corpus Christi et L’Apocalypse, co-réalisée avec Gérard Mordillat) réussit, avec Ma vie dans l’Allemagne d’Hitler, une enquête remarquable et sensible sur les années qui virent le nazisme s’enraciner en Allemagne. Avec la voix d’Ute Lemper et reposant sur des images d’archives réalisés par des amateurs, Ma vie… s’articule en deux parties : La conquête du pouvoir et La mise au pas. Le coffret comprend aussi un autre film de Jérôme Prieur consacré aux Jeux d’Hitler, Berlin 1936. Une plongée bouleversante et intime dans l’Allemagne du Reich de mille ans. (Arte)

L’ESPION QUI M’A LARGUEE

Espion LarguéeCopines à la vie à la mort, Audrey et Morgan vivent à Los Angeles et vont être embarquées dans une redoutable conspiration internationale à cause de l’ex petit ami d’Audrey aux prises avec une horde d’assassins. Lorsque les cadavres s’accumulent, les deux copines, emportant une clé USB très convoitée, fuient à travers l’Europe, devenant peu à peu des des agents de charme. Signée Susanna Fogel, L’espion qui m’a larguée est une comédie d’espionnage loufoque dans laquelle les deux amies s’amusent, dans le registre 007, à mettre à mal les clichés sur les agents secrets. Mila Kunis, vue dans Black Swan et dans Sexe entre amis, est charmante mais elle se fait damer le pion par Kate McKinnon, actrice et humoriste membre de l’émission Saturday Night Live, qui fait de sa Morgan, une furie bécasse et tonitruante. (Metropolitan)

DETECTIVE DEE : LA LEGENDE DES ROIS CELESTES

Detective DeeMaître hongkongais des combats d’arts martiaux, Tsui Hark a renouvelé le genre avec des combats spectaculaires et des effets spéciaux qui tiennent la route. Avec Détective Dee : la légende des rois célestes, il signe le troisième volet des aventures de Dee, malicieux et habile limier déjà vu dans Le mystère de la flamme fantôme et La légende du dragon des mers. Dee est, ici, lancé sur la trace de criminels masqués qui terrifient la dynastie des Tang. Autour du Dragon docile, une épée magique offerte au détective par l’empereur pour le remercier de ses loyaux services, cette fresque multiplie les péripéties et les combats bondissants dans une débauche de sacrés effets spéciaux. Mais Tsui Hark maîtrise aussi parfaitement sa mise en scène et ce thriller moyenâgeux distille ainsi une poésie bienvenue. Un fameux blockbuster chinois qui en met plein les yeux! (The Jokers)

GUNGULA, LA PANTHERE NUE

GungulaUne compagnie d’assurances, dirigée par une riche famille anglaise, charge des aventuriers de retrouver en Afrique une jeune héritière disparue dans la jungle des années auparavant dans un accident d’avion. Laissée pour morte, la jeune femme est devenue Gungala, la déesse blanche reine d’une tribu de guerriers. Devenu célèbre avec Cannibal Holocaust (1980), l’Italien Ruggero Deodato fit, presque par hasard, ses débuts au cinéma en 1968 sous le pseudonyme de Roger Rockfeller, avec Gungula, la panthère nue. Dans la lignée des aventures de Tarzan ou de Mowgli, enfants élevés parmi les bêtes sauvages, voici une romance sexy-africaine un peu cheap mais qui se regarde avec amusement. Parce que l’oubliée Kitty Swan est une charmante Gungala et que Deodato (il le raconte avec tendresse dans les bonus) se plaît à filmer les paysages du Kenya… (Artus)

22 MILES

22 MilesEnfant surdoué, James Silva, malgré ses troubles émotionnels et comportementaux, est devenu un officier d’élite du renseignement américain chargé des missions les plus secrètes et les plus risquées. Dans le cadre de l’opération Overwatch, Silva et son équipe doivent exfiltrer d’un pays (imaginaire) du sud-est asiatique, un policier local (Iko Usais, star indonésienne des arts martiaux) qui détient des informations capitales sur des produits toxiques. Mais une armée d’assassins va tenter de les empêcher d’atteindre l’avion qui leur permettra de quitter le pays. Avec Mark Wahlberg dans le rôle de Silva et John Malkovich dans celui de son chef, 22 Miles est du pur cinéma d’action. Peter Berg a imprimé à son film, grâce à un montage très saccadé, un rythme qui ne laisse pas le spectateur souffler une seconde. Un divertissement débridé et sauvage qui s’ouvre par une séquence pré-générique palpitante. (Metropolitan)

EDWARD YANG

Tapei StoryABrighterSummerDayPrix de la mise en scène à Cannes avec Yi yi (2000), le Chinois Edward Yang (1947-2007) rencontrait alors la reconnaissance internationale. Au même titre que Hou Hsiao-hsien, Edward Yang est un cinéaste phare du cinéma taïwanais. On le retrouve avec deux œuvres inédites et restaurées : Taipei Story (1985) et A Brighter Summer Day (1991). Seconde réalisation de Yang, Tapei Story est une chronique graphique et crépusculaire autour de Son et Chin qui se connaissent depuis des années. Le sentiment qu’ils éprouvent l’un pour l’autre est un mélange d’amour et d’affection profonde aux contours flous. A travers la désintégration d’un couple, le cinéaste dresse le portrait désenchanté d’un pays en proie à de profonds bouleversements. Avec cette balade romanesque au long cours qu’est A Brighter…, le cinéaste observe, dans un récit intimiste, le désarroi d’une jeunesse en quête d’identité. Deux moments du pur cinéma à découvrir ! (Carlotta)

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