L’ESPACE, LE COMPLOT, LA DISPARITION, L’HORREUR ET LES PIEGES DE JOHN RAMBO

AD ASTRA
Ad AstraMon père, ce héros… L’astronaute Roy McBride s’aventure dangereusement jusqu’aux confins du système solaire à la recherche d’un père qui a sacrifié sa vie à la quête du savoir… Révélé par Little Odessa puis applaudi pour The Yards ou La nuit nous appartient, l’Américain James Gray peaufine, ici, un excellent et beau film de science-fiction où il est question de mission secrète et d’extraterrestres mais en adoptant remarquablement un traitement intimiste, quasiment « à l’européenne » teintée de mélancolie, pour cette odyssée spatiale qui interroge la fragilité d’une destinée et la place de l’homme dans l’univers. Brad Pitt (avec Tommy Lee Jones à ses côtés dans le rôle du père) est, ici, au sommet de son art. (Fox)
WINTER KILLS
Winter Kills19 ans après l’assassinat de son demi-frère, alors président des Etats-Unis, Nick Keegan est contacté par un homme qui affirme être le deuxième tireur…  Keegan (Jeff Bridges) va alors enquêter sur de délirantes théories conspirationnistes. Réalisé en 1979, ce thriller longtemps invisible devient, en s’inspirant clairement de l’assassinat de JFK en 1963 à Dallas, un labyrinthe paranoïaque dans lequel, tel Alice au pays des complots, Nick tente de tirer des fils… Présenté dans l’excellente collection Make My Day de Jean-Baptiste Thoret, ce thriller satirique est porté par un casting hors-normes : John Huston, Liz Taylor, Eli Wallach, Anthony Perkins, Toshiro Mifune, Sterling Hayden… (Studiocanal)
TROIS JOURS ET UNE VIE
Trois Jours Une VieJuste avant Noël 1999, dans un village des Ardennes belges, le petit Rémi disparaît dans des circonstances mystérieuses. Tandis que chacun se met à suspecter son voisin, une immense battue est organisée pour le retrouver. Tout un chacun y participe, sous le regard d’Antoine, gamin au bord de l’adolescence, qui en sait plus qu’il ne le laisse paraître sur cette disparition. En adaptant le roman éponyme de Pierre Lemaître et en s’appuyant sur Sandrine Bonnaire, Charles Berling, Philippe Torreton ou Pablo Pauly, Nicolas Boukhrief réussit un film noir bien construit qui brosse de solides portraits au cœur d’une communauté ébranlée par un drame terrible et qui va connaître une rédemption bien ambiguë… (Gaumont)
EVIL DEAD
Evil DeadS’il est une saga de cinéma très culte, c’est bien Evil Dead.  En trois films, entre 1981 et 1992, Sam Raimi s’est imposé comme un vrai maître du genre horrifique. Mais sa trilogie va au-delà du seul frisson puisqu’elle mêle, avec habileté, l’horreur, l’humour, le spectacle et la dérision. On connaît le début : Ash Williams et quatre amis étudiants partent passer des vacances dans une cabane perdue dans les forêts du Tennessee… Peu après leur arrivée, Cheryl entend une voix à l’extérieur de la cabane… Voici cet ensemble dans une édition ultime. Avec évidemment les films (en Blu-ray) mais surtout une abondance de suppléments dont des entretiens inédits, un livre de 112 pages Dans les entrailles de la saga et même un plateau de jeu. Un beau coffret ! Tronçonneuse non incluse. (L’Atelier d’images)
RAMBO: LAST BLOOD
Rambo: Last BloodAprès avoir longuement bourlingué et bataillé, John Rambo a-t-il enfin le droit de se reposer dans l’ancien ranch de son père perdu au cœur de l’Arizona où il vit paisiblement sous le regard bienveillant de Maria. Pas si simple ! Car la gentille Gabrielle, petite-fille de Maria, sur laquelle il veille comme un père, a été kidnappée par un cartel mexicain. Pour le cinquième (et sans doute ultime) épisode de la saga, le plus célèbre vétéran du Vietnam retourne donc au casse-pipe. La gueule plus couturée que jamais, John Rambo n’a pourtant rien perdu de son sens du devoir et de sa capacité à combattre, notamment à poser des pièges. Les truands du cartel vont en baver. On sait à quoi s’en tenir mais Sly Stallone fait toujours le job ! (Metropolitan)
FRANKIE
FrankieCélèbre actrice française, Frankie se sait gravement malade. Elle décide de passer ses dernières vacances, entourée des siens, à Sintra au Portugal. En compétition officielle à Cannes 2019, l’Américain Ira Sachs, auteur de Love is Strange et Brooklyn Village, plonge au cœur d’une famille qui se réunit pour la dernière fois autour de Frankie. Au fil de petits portraits et de belles images, le cinéaste cultive, avec grâce, des émotions fragiles. Cette chronique mélancolique profite aussi d’une belle distribution internationale avec Brendan Gleeson, Marisa Tomei, Jérémie Renier, Pascal Greggory, Greg Kinnear et une Isabelle Huppert, comme toujours, parfaite. (Arte)
THE BOAT
The BoatRien à voir avec Das Boot de Wolfgang Petersen en 1981 mais peut-être bien avec le fameux Duel (1972) de Spielberg pour une menace invisible. Ici, un pêcheur parti travailler au large de Malte, monte à bord d’un beau yacht qui semble vide et s’y retrouve prisonnier. Car manifestement, il y a une « présence » à bord qui en veut à notre marin. Winston Azzopardi dirige son fils Joe dans ce cauchemar maritime. A la fois huis clos angoissant et film de survie en milieu hostile, ce solide suspense, qui a connu le succès dans des festivals, réinvente le genre. Avec tempête à venir sans oublier les frasques d’Eole, le maître des vents dans L’Odyssée d’Homère… (Metropolitan)
BUFFET FROID
Buffet FroidEn attendant le RER à La Défense, Alphonse, trentenaire au chômage, fait la connaissance d’un homme qu’il retrouve, plus tard dans la soirée, en train de mourir, son propre couteau planté dans le ventre… En 1979, Bertrand Blier met en scène pour la troisième et dernière fois son père Bernard (entouré de Depardieu, Carmet, Serrault et Carole Bouquet dans son second rôle au cinéma) dans une comédie noire pleine d’humour grinçant. Cette intrigue volontiers absurde, fortement imprégnée de surréalisme, avec un étrange policier et un vieil assassin paranoïaque, dérouta le public de l’époque. En version restaurée, le film sort dans un Blu-ray inédit qui permet de le redécouvrir et de… l’apprécier. (Studiocanal)
PLATANE – SAISON 3
Platane S3Après plusieurs solides échecs au cinéma, Eric tente de survivre en réalisant des spots de pub. Et sa vie sentimentale n’est pas très brillante non plus. Un mauvais karma ? Sans doute. Mais Eric n’a rien perdu de son humour même si le boulot manque. Il part tenter une expérience chamanique en Amérique du Sud pour devenir un homme meilleur. Après la saison 1 (lancée en 2011) puis la 2 en 2013, Eric Judor a remis le couvert dans une saison 3 (ou Tree) forte de huit épisodes de 45 minutes chacun, avec plein de « guests », où il laisse libre cours à un humour toujours aussi loufoque autour de l’écriture « la série la plus bienveillante du monde ». Enfin, c’est ce qu’Eric croit…  (Studiocanal)
UNE FILLE FACILE
Une Fille FacileRévélée par Belle épine (2010), Rebecca Zlotowski raconte, dans son quatrième long-métrage, l’histoire de Naïma, jeune Cannoise de 16 ans dont la mère fait des ménages dans les palaces, qui s’interroge sur son avenir. La venue de sa délurée cousine Sofia va l’entraîner dans un été inoubliable. En choisissant de faire incarner la pimpante Sofia par Zahia Dehar (connue jusque là pour des aventures extra-cinéma fortement médiatisées), la cinéaste donne évidemment un relief particulier à ce conte d’été aux accents parfois rohmériens. L’ensemble est léger et frais, sans grand enjeux dramatiques mais permet de goûter avant l’heure à la chaleur de l’été ! (Ad Vitam)
VIOLENCE AU KANSAS
Violence KansasDans le Texas de 1859, le soldat Cam Bleeker, ayant appris que sa femme est morte, s’évade de prison. Dans son ranch, il trouve une jeune veuve et ses enfants. Les autorités proposent à Bleeker d’infiltrer le réseau de Luke Darcy qui veut mettre le Kansas à sa botte. La Paramount n’est pas le plus grand studio pour le western et Melvin Frank qui tourne ce film en 1959 s’est surtout fait connaître dans la comédie et le « musical ». Du coup, il ne faut pas chercher, ici, une forme brillante. Par contre, le scénario mérite l’attention dans la mesure où il brosse le portrait d’un despote mégalomaniaque incarné par Jeff Chandler avec, à ses côtés, un Henry Silva, spécialiste des méchants…  (Sidonis Calysta)
LE DINDON
Le DindonAlors qu’il se promène dans les rues de Paris, Monsieur de Pontagnac, dragueur invétéré, tombe sous le charme d’une belle inconnue. Il la suit jusque chez elle pour constater que la charmante Victoire n’est autre que l’épouse de son ami René Vatelin… On reconnaît là une situation chère à Georges Feydeau ! Et, de fait, Jalil Lespert, comédien prolifique et réalisateur de Yves Saint Laurent en 2014, s’empare de la pièce écrite en 1896 pour lui donner un nouveau tour de comédie sur fond de quiproquos, de portes qui claquent et d’infidélités croisées. C’est aux comédiens (Danny Boon, Guillaume Gallienne, Alice Pol, Laure Calamy, Ahmed Sylla, Camille Lellouche, Henri Guybet…) que revient le soin de faire vibrer la machine… (Pathé)

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