LE BONHEUR, GUITRY, KIAROSTAMI, LA STAR, LA MERE ET MORETTI

MOSCOU NE CROIT PAS AUX LARMES
Moscou LarmesKatia, Antonina et Lioudmila montent à Moscou pour trouver l’âme sœur et connaître l’amour, le bonheur et la prospérité. Occupant un bel appartement en l’absence des propriétaires, les trois amies se font passer pour des intellectuelles afin de faire des rencontres…. Dans l’Union soviétique de la fin des années 50, Vladimir Menchov détaille le portrait de trois femmes et livre une comédie romantique qui capte bien l’atmosphère de la société sous Khrouchtchev. Réalisé en 1979 (et couronné de l’Oscar du meilleur film étranger en 1981), le film est devenu culte. Vera Alentova incarne cette Katia qui rêvait d’entrer à l’université, sera ouvrière et saura prendre l’ascenseur social pour devenir directrice de son usine et mener sa vie sans l’aide des hommes… (Potemkine)
LES PERLES DE LA COURONNE
Perles CouronneNotoirement féru d’histoire, Sacha Guitry souhaitait, dans ses films en costumes, lui rendre hommage… Mais, selon l’expression de Jacques Lourcelles, ce sont surtout des fantaisies historiques que le cher Sacha a signées… C’est le cas, en 1937, où, dans un film coréalisé avec Christian-Jacque, il se glisse dans la peau de l’historien Jean Martin. Celui-ci va raconter à sa jeune épouse (Jacqueline Delubac) les tribulations fabuleuses d’un collier composé de sept perles fines qui passèrent entre des mains royales mais dont trois ont mystérieusement disparu. Martin décide alors de mener l’enquête. Ce qui fait le charme de Guitry, c’est le brio de ses dialogues, l’élégance de sa mise en scène et le plaisir qu’il prend à incarner François 1er ou Napoléon III… (Gaumont)
LE GOUT DE LA CERISE
Gout CerisePalme d’or à Cannes 1997 (ex-æquo avec L’Anguille de Shohei Imamura), Le goût de la cerise est une œuvre emblématique du cinéma d’Abbas Kiarostami. Dans un paysage terreux près de Téhéran, Badii, un homme las et désespéré, conduit son 4×4 au ralenti en scrutant les passants. Car Badii, qui veut mettre fin à ses jours, cherche celui qui pourra enterrer son corps. Des rencontres que l’homme va faire dans sa voiture (dont un vieil homme qui lui explique comme des mûres délicieuses lui ont sauvé la vie), le cinéaste iranien tire la matière d’une fable philosophique et poétique. Certes, le film est lent mais il est formellement beau, hypnotique à souhait et surtout il distille un sobre hymne à la vie… (Potemkine)
JUDY
JudyDans sa prime jeunesse, Judy Garland était une star d’Hollywood qui triompha notamment dans le fameux Magicien d’Oz en 1939. A l’hiver 1968, quelques mois seulement avant sa disparition, Judy Garland (1922-1969) est à Londres pour une série de concerts à guichets fermés. Avec une Renée Zellweger (toujours au bord du cabotinage) qui décrochera l’Oscar pour son interprétation, Rupert Goold raconte les derniers feux d’une comédienne au bout du rouleau et d’une femme pathétique brisée par l’alcool, les médicaments, les excès et la solitude. Un biopic musical soigné sur une véritable icône du 7e art qui aurait peut-être mérité un traitement plus flamboyant… (Pathé)
LARA JENKINS
Lara JenkinsTous les jours se ressemblent pour Lara Jenkins, fonctionnaire retraitée à Berlin et femme très solitaire. Dans son existence, il n’y a que Viktor, son fils, pianiste de talent, qui va donner, le soir du 60e anniversaire de sa mère, un premier grand concert avec une œuvre de sa composition. Ce jour-là, Lara est allée au théâtre pour acheter tous les billets encore disponibles. Mais, voilà des semaines déjà que Viktor ne répond plus aux appels de sa mère. Après un premier film remarqué (Oh Boy en 2012), le cinéaste allemand Jan-Ole Gerster réussit une œuvre intime (mais non dépourvue de touches d’humour) qui brosse le portrait d’une femme (Corinna Harfouch, remarquable) mise à mal par sa relation toxique à ce Viktor dont elle a toujours exigé l’excellence… (KMBO)
VIVA NANNI !
Viva NanniIntéressante initiative que de réunir deux films (en versions restaurées) des débuts de Nanni Moretti… Du singulier réalisateur italien, on retrouve ainsi Bianca (1984) et La messe est finie (1985), deux autoportraits plutôt grinçants, voire angoissants où Moretti dévoile une personnalité narcissique, masochiste et obsessionnelle. A travers deux personnages qu’il incarne avec brio, un prof de maths passablement perturbé dans le premier film, un prêtre dans le doute dans le second, le cinéaste palmé à Cannes pour La chambre du fils (2001), distille une réflexion ironique et volontiers absurde sur la quête du bonheur, sur l’amour, l’Autre et son regard, sur la fidélité… (Carlotta)
QUELQU’UN DERRIERE LA PORTE
Quelqu'un PorteUn soir, dans la salle d’attente de son hôpital, le neuropsychiatre Lawrence Jeffries récupère un inconnu complètement déboussolé. Prétextant déposer l’homme à la gare, il le ramène chez et lui raconte qu’il va s’occuper de le soigner. De fait, le médecin va embarquer l’inconnu au cœur d’une machination bien tordue pour se venger de sa femme infidèle. Dans sa bonne collection Make my Day, Jean-Baptiste Thoret remet en lumière ce film quelque peu oublié et réalisé en 1971 par Nicolas Gessner avec deux pointures américaines de l’époque. Anthony Perkins donne une variation sur la folie cachée, façon Psychose. Dans un contre-emploi, Charles Bronson, alors dans sa période française, est surprenant. Un thriller psychologique en forme de sombre huis clos aux accents de la Symphonie du nouveau monde de Dvorak… (Studiocanal)
MINE DE RIEN
Mine RienAutrefois, la mine de charbon était la fierté du Pas-de-Calais. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un sombre souvenir. Mais Arnault et Di Lello, même s’ils sont au bout du rouleau, ne veulent pas voir tirer un trait sur leur existence et surtout pas sur la mémoire ouvrière. Pour sauver leur mine, ces deux anciens mineurs, rejoints par des copains, caressent le rêve de transformer le carreau en parc d’attraction « artisanal ». Mais les obstacles sont nombreux. En se souvenant de son grand-père qui travaillait à la fosse, Mathias Mlekuz tire, d’une histoire triste, une comédie sur une belle solidarité. Arnaud Ducret, Philippe Rebbot, Mélanie Bernier portent cette aventure qui donne le sourire… (Orange)
OUT OF TIME
Out Of TimeChef de la police d’une petite cité de Floride, le commissaire Whitlock mène sa vie entre son boulot tranquille, sa femme (Eva Mendes) qui le quitte et Ann, sa maîtresse, épouse d’un type violent. Lorsqu’Ann apprend qu’elle est très malade, Whitlock, sous le choc, décide de lui venir en aide en « empruntant » une forte somme saisie dans une grosse affaire de drogue et conservée dans ses locaux. Mais, pris au piège d’une machination, le flic devient le suspect n°1 d’une affaire bien tordue. En 2003, Carl Franklin, en s’appuyant sur la star Denzel Washington, tourne ce thriller moite (pour la première fois en Blu-ray) où un policier intègre se débat contre des preuves qui l’accablent… (L’Atelier d’images)
UNDERWATER
UnderwaterA 11.000 mètres de profondeur dans la fosse des Mariannes, à l’endroit le plus profond de la croûte terrestre, une station de forage est victime d’un mystérieux accident. A bord, l’équipe scientifique va essayer de survivre… Auteur de The Signal (2014), bon film de SF, l’Américain William Eubank signe, ici, un thriller fantastique mâtiné d’épouvante puisqu’une entité marine menace les survivants de la station Kepler 822. Avec un casting international (Kristen Stewart, Vincent Cassel ou T.J. Miller), Eubank réussit, malgré de lourdes difficultés de production et un scénario convenu, à distiller un spectacle rondement mené qui fait volontiers songer à Alien ou à Abyss…  (Fox)
EMANUELLE ET LES DERNIERS CANNIBALES
Emanuelle CannibalesSe faisant passer pour une malade, Emanuelle enquête discrètement dans un hôpital psychiatrique et découvre un cas de cannibalisme. La journaliste décide de contacter un éminent scientifique pour filer en Amazonie à la recherche de rites tribaux que l’on croyait disparus. En 1977, l’Italien Joe d’Amato retrouve Laura Gemser, celle dont il fit la sexy Black Emanuelle, et l’entraîne sur la traces de sauvages et voraces cannibales… Il ne faut chercher aucune crédibilité dans cette histoire (ah, les galipettes dans une jungle truffée de dangers !) mais savourer un genre disparu, ce cinéma bis qui mêle ici l’horreur du gore et la concupiscence. Une jolie édition dvd enrichie d’un livret (64 p.) de David Didelot sur le parcours de D’Amato. (Artus)
THE COURIER
The CourierLorsque Ezekiel Mannings, baron international de la drogue, est arrêté à Washington et assigné à résidence, il semble pourtant ne rien craindre… Lorsqu’il apprend que la police londonienne détient un témoin capital, Mannings (Gary Oldman), désormais inquiet, décide de le faire éliminer. Mais, par hasard, une livreuse à moto va déjouer tous les plans des affreux. Il ne faut pas trop chercher de « réalisme » dans le scénario du film de Zachary Adler. Par contre, autour du personnage anonyme et redoutable de la livreuse (on comprend qu’elle fut un soldat d’élite), véritable fantôme increvable (Olga Kurylenko en mode badass), ça défouraille sans interruption et dans tous les sens. De l’action, encore de l’action ! (Metropolitan)

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