CHABROL, HUSTON, ULMER, ROBERT ET LA CATASTROPHE NUCLEAIRE

SUSPENSE AU FEMININ
Chabrol Suspense FémininGrand portraitiste de la bourgeoisie française, Claude Chabrol s’y entendait pour peaufiner de beaux personnages féminins, souvent criminels et il savait trouver les comédiennes idéales pour se glisser dans ces rôles… Un beau coffret contient les versions restaurées (pour la première fois en blu-ray) de L’enfer (1994), La cérémonie (1995), Rien ne va plus (1997), Merci pour le chocolat (2000) et La fleur du mal (2002) qui surfent avec virtuosité dans le thriller, le drame cauchemardesque ou la comédie policière. On y croise évidemment de grandes comédiennes comme Isabelle Huppert, Sandrine Bonnaire, Emmanuelle Béart, Suzanne Flon mais aussi les excellents Michel Serrault ou Jacques Dutronc. Le plaisir est d’autant grand que, parmi de riches suppléments, Chabrol analyse, avec précision et malice, différentes scènes remarquables de ses réalisations… Remarquable ! (Carlotta)
L’HOMME QUI VOULUT ETRE ROI
Homme Voulu tRoiBien sûr, il y a eu l’incontournable 007 mais, pour saluer la mémoire de Sir Sean, se plonger dans les aventures, aux Indes, de Daniel Dravot et Peachy Carnehan, deux amis britanniques, anciens militaires, francs-maçons et aventuriers aussi déterminés que peu scrupuleux, est un vrai régal. Ces deux-là, toujours en mal d’action et de sensations fortes, cultivent un rêve fou : devenir roi du Kafiristan. Autour du film richement mis en scène (1975) et adapté par John Huston d’une nouvelle de Rudyard Kipling (dont le personnage apparaît dans le film), voici un beau coffret collector riche en bonus dont un ouvrage (200 p.) de Samuel Blumenfeld avec des photos et des archives rares. L’unique rencontre entre Sean Connery et Michael Caine dont le duo fonctionne à merveille. Un sommet ! (Wild Side)
LE DEMON DE LA CHAIR
Demon ChairConsidérée à son époque comme « la plus belle femme du monde », Hedy Lamarr, fameuse pour être apparue entièrement nue en 1933 dans Extase de Gustav Machaty, incarne ici la machiavélique Jenny Hager dans The Strange woman (1946), l’une des réussites d’Edgar G. Ulmer. A mi-chemin entre le fantastique et le « film noir à costume », Ulmer (1904-1972), admiré pour son fameux Chat noir (1934) met en scène, avec une intense expressivité visuelle, une petite ville étriquée de Nouvelle-Angleterre pourrie par la violence, le vice et l’alcool. Dans cette ambiance délétère où le suspense est constant, le sadomasochisme présent et l’érotisme avoué, Jenny Hager manipule les hommes avec une morgue et un aplomb cachés sous un sourire angélique. A découvrir sans attendre ! (Artus Films)
100 ANS YVES ROBERT
Yves RobertYves Robert (1920-2002) fut un maître de la comédie française. Acteur, scénariste et producteur, le cinéaste moustachu mérite assurément le bel hommage rendu par cette intégrale de ses longs-métrages réunis dans un beau coffret. Dans ces 21 films réalisés entre 1954 et 1993, on trouve de jolies perles comme Alexandre le bienheureux (1967) mais aussi le savoureux diptyque Un éléphant, ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977) où le quatuor Rochefort, Brasseur, Bedos et Lanoux donnait toute sa mesure. Et puis, en 1990-91, Yves Robert salua Pagnol avec La gloire de mon père et Le château de ma mère. Une œuvre où le rire franc le dispute toujours à une robuste tendresse. Pour le plaisir ! (Gaumont)
CHERNOBYL
ChernobylLe 26 avril 1986, le cœur de la centrale nucléaire Lénine, dans l’actuelle Ukraine, explose et tue avant de provoquer une contamination radioactive à grande échelle. Sur la plus grande catastrophe nucléaire du 20e siècle, Craig Mazin a imaginé, pour HBO, une mini-série (5 épisodes d’une heure) qui tient tout à la fois du drame historique et du film d’horreur. En faisant se succéder autour du personnage-pivot du physicien russe Legassov, des séquences toutes plus palpitantes et angoissantes les unes que les autres, les auteurs plongent au cœur d’un désastre sur « quelque chose qui n’est jamais arrivé sur cette planète ». On mesure aussi largement le poids du politique dans cette tragédie avec une propagande largement à l’œuvre… Terrifiant ! (Warner)
FAUDA – L’INTEGRALE
Fauda S3Au cœur du conflit israélo-palestinien, Doron Kabilio, chef d’une unité des forces spéciales de l’armée de défense d’Israël, agissant sous couverture, traque les têtes pensantes du mouvement terroriste Hamas. Dans la troisième saison, Doron, infiltré comme entraîneur de boxe, prend sous son aile Bashar, le jeune cousin d’un responsable du Hamas. Créée par Lio Raz (qui incarne Doron) et Avi Issacharoff, Fauda (chaos en arabe) s’est imposée comme l’une des toutes meilleures séries de ces dernières années. Avec cette intégrale (trois saisons), on plonge dans un inextricable affrontement où les auteurs s’attachent à croiser les points de vue des deux camps opposés. Le suspense est permanent, l’action aussi et cette série israélienne magnifiquement mise en scène est haletante ! (Wild Side)
LES CONTES MERVEILLEUX DE RAY HARRYHAUSEN
Contes HarryhausenCréateur d’effets spéciaux légendaires – ainsi ceux de Jason et les argonautes ou du Voyage fantastique de Sinbad- l’Américain Ray Harryhausen (1920-2013) entreprend, à partir de 1949, un programme de cinq courts-métrages qu’il va achever en 2002. Il réalise ainsi d’étonnants « contes merveilleux » à l’aide de marionnettes articulées selon les principes de la stop-motion dont il deviendra le maître absolu. Optant pour une narration en voix off, Harryhausen propose une relecture très attachante de contes et légendes de notre enfance comme Le petit chaperon rouge, Hansel et Gretel, Raiponce, Le roi Midas ou Le lièvre et la tortue. Magique ! (Carlotta)
THE PERFECT CANDIDATE
The Perfect CandidateRévélée par l’excellent Wadjda (2012), la Saoudienne Haifaa Al Mansour, première femme cinéaste d’Arabie saoudite, consacre, après deux réalisations américaines (Mary Shelley et Une femme de tête), son quatrième long-métrage à l’aventure de Mariam (Mila Al Zahrani), médecin très impliquée dans un petit dispensaire de province. Lorsqu’elle doit candidater pour un poste de chirurgien à Ryad, on lui refuse le droit de prendre l’avion parce qu’elle est célibataire et dépourvue d’une autorisation signée par son père. Révoltée, elle décide de se présenter aux élections municipales avec pour objectif d’obtenir une route goudronnée menant à son hôpital. Avec intelligence et humour, le film décrit le quotidien de Mariam, de ses jeunes sœurs, de son père musicien veuf et dépressif.  Son combat électoral va bousculer les mœurs d’un pays très traditionnaliste… (Le Pacte)
GAME OF THRONES – L’INTEGRALE
Games ThronesOn ne présente plus la série probablement la plus emblématique de HBO ! Car les aventures de Jon Snow ou de Daenerys Targaryen et ses dragons sur les continents de Westeros et d’Essos cartonnent depuis une dizaine d’années déjà. L’intégrale (saisons 1 à 8) est en qualité 4K UHD, donc du jamais vu pour cette série médiévale à grand budget, façon Dark Fantasy et inspirée d’événements ou de personnages historiques réels, qui explore aussi bien le changement climatique que le pouvoir politique en passant par la guerre civile, la religion, le tout agrémenté largement de sexe et de violence. Avec une abondance de personnages, le casting est remarquable et l’on constate que ce sont, ici, les femmes qui mènent le bal… Incontournable ! (Warner)
FORBIDDEN HOLLYWOOD
Forbidden HollywoodPendant une brève parenthèse de 1929 à 1934, Hollywood vit à l’heure du Pré-Code qui voit fleurir nombre de films présentant plus de sexualité et de violence que par le passé et qui reflètent aussi de manière réaliste et crue la misère sociale mais aussi une certaine licence morale. Dix de ces films Pré-Code, notamment L’ange blanc avec Barbara Stanwyck et Joan Blondell ou Man Wanted avec Kay Francis, sont réunis dans un coffret (exclusivité Fnac) et offre un bon aperçu de la liberté des mœurs qui régnait alors dans la Cité des rêves. Mais bientôt le Code Hays s’abattra sur l’industrie du cinéma et, avec lui pour une longue période, une lourde censure…  Il faut dire qu’une mangeuse d’hommes comme celle incarnée par Jean Harlow dans Red-headed Woman de Jack Conway (1932) avait de quoi faire se dresser les cheveux des censeurs… (Warner)
CLINT EASTWOOD – L’INTEGRALE
EastwoodTout bonnement une somme ! Voici, en effet, un coffret qui réunit les 63 longs-métrages avec et/ou mis en scène par Clint Eastwood entre 1958 et 2019. Pour remonter le temps et mesurer combien le cinéaste, aujourd’hui âgé de 90 ans, est bien l’ultime géant d’Hollywood. En 1958, il débute dans Escadrille Lafayette et en 1971, il passe pour la première fois derrière la caméra pour Un frisson dans la nuit. En six décennies, Eastwood s’est imposé comme un maître dans une suite de films qui, de L’inspecteur Harry à Sur la route de Madison en passant par Million Dollar Baby ou Gran Torino, ont marqué le thriller, le western mais aussi le pur cinéma romantisme. Avec, en prime, une foule de suppléments. Magistral ! (Warner)
COFFRET GUERRE
Coffret GuerreAvec des comédiens de talent (Peter O’Toole, Omar Sharif, Alain Delon, Maurice Ronet, Claudia Cardinale et Anthony Quinn dans deux personnages), trois réalisateurs reconnus illustrent un genre marquant du cinéma. Avec La nuit des généraux (1967), Anatole Litvak décrit la traque par un officier déterminé (Omar Sharif) de trois généraux nazis soupçonnés de meurtres. Dans Passeurs d’hommes (1979), Lee J. Thompson plonge dans la Résistance française à travers la mission d’un rude passeur basque chargé de faire passer la frontière au professeur Bergson (James Mason) et à sa famille. Mais c’est sans compter avec un SS sadique (Malcolm McDowell). Enfin Mark Robson, dans Les centurions (1966), adapte le roman éponyme de Jean Lartéguy et brosse le portrait d’un colonel de parachutistes (inspiré par le général Marcel Bigeard) traquant un chef rebelle pendant la Guerre d’Algérie… (Sidonis Calysta)

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