NICOLAS, FRANCOIS, ALEXIA/ALEX, LE DESIR D’HELENE ET LA MAISON CLOSE DE NEW ORLEANS

PRESIDENTS
PresidentsAncien président de la République, Nicolas supporte mal l’arrêt de sa vie publique. Alors, malgré l’amour que lui porte sa femme, il rumine et se dit qu’avec la montée du péril fasciste, il pourrait espérer un retour sur la scène politique. Mais il lui faut un allié. Pourquoi pas l’ermite de St Bonnet ? Las, François, autre ancien président, n’a, lui, aucune envie de repiquer au truc. Il est heureux dans sa verte Corrèze en compagnie de sa vétérinaire d’épouse. Encore que… Avec un humour savoureux, Anne Fontaine réussit, ici, deux joyeux portraits d’hommes politiques lancés dans une nouvelle union sacrée contre la peste brune. Jean Dujardin et Grégory Gadebois mais aussi Doria Tillier et Pascale Arbillot s’en donnent à cœur joie. Toute ressemblance etc. (Universal)
TITANE
TitaneGrièvement blessée, enfant, dans une collision routière, Alexia a subi la pose d’un implant en titane dans le crâne. Atteinte de syndrome post-traumatique, elle est prise de pulsions meurtrières. Pour échapper à la police, elle prend l’apparence d’un jeune homme. Un officier des sapeurs-pompiers (Vincent Lindon) croit reconnaître, dans cet Alex, son fils disparu. Après le décapant Grave (2016), Julia Ducournau signe un sauvage « slaher » (Alexia se lance volontiers dans des massacres) qui va prendre les allures d’une quête quasiment fantastique du genre et de l’identité. Agathe Rousselle est très impressionnante en Alexia/Alex et Lindon a rarement incarné de personnage plus tragique. Cette œuvre radicale a obtenu la Palme d’or à Cannes. (Diaphana)
PASSION SIMPLE
Passion Simple« Depuis le mois de septembre de l’année dernière, je n’ai fait qu’attendre un homme, qu’il me téléphone, qu’il vienne chez moi… » Universitaire à Paris, divorcée et mère d’un jeune garçon, Hélène vit une passion amoureuse et exclusivement physique avec Alexandre, un Russe (Sergueï Polounine) qui travaille dans la diplomatie. Avec virtuosité, la cinéaste franco-libanaise Danielle Arbid adapte le court roman éponyme d’Annie Ernaux (paru en 1992) et réussit une œuvre intimiste et éminemment sensuel. L’excellente Laetitia Dosch (drolatique dans le récent Playlist) donne chair à cette Hélène, sublime et presque en lévitation, qui essaye de vivre une existence normale mais est constamment bouleversée par le désir. Magnifique ! (Pyramide)
LA RUE CHAUDE
Rue ChaudeDans les années 30, Dove Linkhorn (Laurence Harvey) quitte le Texas, après la mort de son fermier de père, pour La Nouvelle Orléans afin de retrouver Hallie, la femme dont il est tombé amoureux après une brève rencontre. Las, Hallie (Capucine) travaille désormais à la Maison des poupées, un bordel réputé de la ville et placé sous la coupe de la redoutable Jo. Librement adapté d’un roman de Nelson Algen, le drame d’Edward Dmytryk (1962) a des allures de mélo sentimental traversé de moments noirs et violents. Ce premier film hollywoodien à aborder clairement le lesbianisme offre de beaux rôles à Jane Fonda, Barbara Stanwick et Anne Baxter… (Wild Side)
BENEDETTA
BenedettaAvec le succès d’Elle (2016), le vétéran Paul Verhoeven a pu s’atteler à de nouveaux projets, se tournant, ici, vers un drame inspiré d’un fait-divers « post-médiéval », en l’occurrence l’aventure, dans un couvent de Toscane, au 17e siècle, de la nonne italienne Benedetta Carlini. Considérée comme mystique par son entourage religieux, Benedetta est bientôt bouleversée par une violente passion saphique pour la sauvageonne Bartolomea, jeune fille violentée par son père… Toujours précédé de sa sulfureuse réputation de cinéaste érotique, Verhoeven offre un personnage moderne à Virginie Efira et met en scène, dans un Moyen Age sombre et volontiers inquiétant, un irrépressible appel de la chair… Dans les suppléments, le cinéaste s’explique longuement sur les tenants et les aboutissants de son film. (Pathé)
NOS PLUS BELLES ANNEES
Plus Belles AnneesDans l’Amérique de 1937, Katie Moroski, jeune juive au charme discret, présidente des Jeunesses communistes, et Hubbell Gardiner, dandy aussi blond que désinvolte, n’ont pas grand-chose en commun sinon de fréquenter la même université… Pour elle, tout est sérieux. Pour lui, tout est facile. Ils se retrouvent à New York pendant la guerre et l’amour fera le reste. En 1973, Sydney Pollack signe, avec l’inoubliable duo Barbra Streisand – Robert Redford, une somptueuse histoire d’amour portée par des sentiments puissants et une partition musicale restée dans les mémoires. Dans une belle version restaurée, The Way we Ware sort dans un coffret riche de bons suppléments et d’un livret (50 p.) inédit et illustré d’images d’archives. (Wild Side)
L’HONORABLE ANGELINA
Honorable AngelinaDans le faubourg pauvre de Pietralata à Rome, Angelina Bianchi a du mal à faire vivre sa famille avec la modeste paie de son mari. Presque malgré elle, cette mère de famille va devenir la championne des laissés-pour-compte, combattant les spéculateurs du marché noir et réussissant à obtenir la fourniture de l’eau et la distribution de nourriture dans le quartier… Dans sa bonne collection Make my Day, Jean-Baptiste Thoret présente cette chronique italienne mise en scène en 1947 par Luigi Zampa, souvent qualifié de cinéaste du « néo-réalisme rose » parce qu’il mêlait le mélodrame social et la comédie de mœurs teintée d’ironie grinçante… Dans un rôle taillé pour elle, la grande Anna Magnani est énergique à souhait. La Mostra de Venise la couronna meilleure actrice… (Studiocanal)
LA NUEE
La Nuee« Bientôt, il n’y aura plus rien à bouffer… » Pour faire face, Virginie, veuve et mère de deux enfants, a lancé une exploitation de criquets comestibles pour en revendre la farine. Mais les insectes ne se reproduisent plus assez pour produire de la farine en quantité suffisante. Pour la famille de Virginie, la situation devient invivable. A la suite d’une chute, Virginie pense trouver la solution à ses soucis. Entre réalisme et fantastique, Just Philippot, pour son premier long-métrage, construit un récit étouffant et moite où l’héroïne (Suliane Brahim) va nouer un lien étrange et obsessionnel avec ses criquets… Un étonnant thriller… écolo qui a remporté les prix du public et de la critique au festival de Gérardmer. (Capricci)
THE CHIEF IN THE TRUCK
Chief TruckChaque jour, au Ritz, l’un des grands palaces de Paris, François Perret travaille au plus haut niveau de créativité et de discipline pour servir les meilleures pâtisseries à une clientèle conquise. Mais que se passerait-il si ce chef talentueux sortait de son Ritz pour aller à la rencontre de nouveaux publics dans un nouveau pays et cela en échangeant sa cuisine d’hôtel 5 étoiles pour un… food truck ? Scénariste de La désintégration de Philippe Faucon, Eric Nebot a découvert François Perret sur son compte Instagram et il est tombé sous le charme de ses créations. Au chef, Nebot propose une idée folle : réaliser une série originale dédiée à leurs grands-mères. Des coulisses du Ritz à la cuisine ambulante en Californie, voici une belle aventure du goût, de la rencontre, du plaisir et du partage. Evidemment goûteux !
LANCELOT DU LAC
Lancelot LacSur fond de lutte entre amour profane et mystique, Robert Bresson tire une allégorie poétique de la quête du Graal même si tout commence et tout s’achève dans une violence atroce. Ce film médiéval que ses producteurs tentèrent de vendre comme la superproduction « hollywoodienne » de Bresson fut très mal accueilli. Il n’en demeure pas moins qu’on retrouve, ici, la grande exigence filmique de Bresson à propos duquel Marguerite Duras parla de « cinéma pur ». Avec sa rigueur extrême dans le choix des cadrages, Bresson présente un monde où tout est condamné d’avance. Le producteur Humbert Balsan (Gauvin) apparaît pour la première fois comme acteur… (Gaumont)
LE ROI ET QUATRE REINES
Roi Quatre ReinesL’aventurier Dan Kehoe fait halte à Touchstone et entend, au saloon, parler de Wagon Mound. Là vit Ma McDade qui tire sur ceux qui s’approchent de son ranch, protégeant le trésor amassé par ses quatre voleurs de fils, tous disparus. Avec Ma (Jo Van Fleet), restent les quatre compagnes des fils. Kehoe va séduire les veuves en les dressant les unes contre les autres. En 1956, le grand Raoul Walsh tourne cette rare et originale comédie-western au ton de marivaudage truculent. C’est le sémillant Clark Gable qui incarne ce Kehoe qui se régale de la compagnie d’Eleaonor Parker, Jean Willes, Barbara Nichols et Sara Shane, toutes décidées à le faire succomber à leurs charmes… (Sidonis Calysta)
LA FINE FLEUR
Fine FleurHéritière d’une exploitation horticole familiale spécialisée dans les roses, Eve Vernet a de plus en plus de mal à maintenir sa petite boîte à flot face à la concurrence de Lamarzelle, un homme d’affaires (Vincent Dedienne) aux dents longues. Pour faire face, elle accepte d’embaucher trois employés en réinsertion. L’un d’eux, jeune délinquant abandonné par sa famille, va montrer des dons particuliers pour l’obtention de roses superbes. Pierre Pinaud réussit une comédie sociale pleine de tendresse autour d’une maîtresse femme (Catherine Frot parfaite) aux prises avec un improbable trio. Un feel-good movie sur la beauté des roses et surtout des relations humaines. (Diaphana)
AINBO, PRINCESSE D’AMAZONIE
AinboLa pétillante Ainbo, 13 ans, rêve d’être la meilleure chasseuse de tout Candamo. Née au cœur de la forêt amazonienne, elle se lance, au mépris de tous les dangers, dans la lutte contre la déforestation. Heureusement, Ainbo sait que pour vaincre ses ennemis, coupeurs d’arbres et chercheurs d’or, elle pourra compter sur ses guides spirituels magiques : Vaca, le tapir costaud et maladroit et Dillo, le tatou espiègle. Les réalisateurs Richard Claus et José Zelada signent un agréable film d’animation néerlando-péruvien autour de croyances ancestrales confrontées au fléau de la dégradation de l’environnement… (Le Pacte)
FAST AND FURIOUS 9
Fast FuriousLoin du macadam bouillant, Dom Torreto vit maintenant une existence paisible avec sa femme Letty et leur petit Brian qu’il a arraché aux griffes de Cipher. Bien sûr, les dangers sont toujours là et Dom sait que, pour sauver ceux qu’ils aiment, il devra affronter les démons de son passé incarné, dans un complot mondial, par un homme aussi à l’aise avec une arme que derrière un volant, en l’occurrence Jakob, son frère désavoué. La saga Fast and Furious a vingt ans et elle poursuit toujours sa route sur le mode action à gogo. Justin Lin (déjà auteur des épisodes 3 à 6 et des deux parties du n°10 qui marquera la fin de l’aventure) signe un film dont le scénario (évidemment ?) n’innove pas beaucoup et oublie aussi de se prendre au sérieux. Et Dom (l’incassable Vin Diesel) va à la baston avec toujours la même abnégation. (Universal)

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