MARILYN COMME UN FEU D’ARTIFICE

AAAMarilyn

Quand on s’intéresse à Marilyn Monroe, on possède l’essentiel de ses films (tous?) et on a rangé bien en évidence sur les rayons de sa bibliothèque un certain nombre de livres… Mais parfois certains vous échappent. Il faut dire qu’on a beaucoup, énormément (on parle d’un millier de bouquins), écrit sur la star de Certains l’aiment chaud. On a ainsi raté, à sa sortie en 2012, le Monroerama de Françoise-Marie Santucci. Mais, en l’espèce, il n’est jamais trop tard pour bien faire et le livre a cette vertu de pouvoir se retrouver bien après sa parution…

Pour peu que l’on soit monroephile, on plonge avec une certaine délectation dans les pages de cet ouvrage en forme de puzzle où les contributions les plus diverses, de Marie Darrieussecq à Douglas Gordon en passant par Olivier Assayas, Jérôme Charyn ou Maïwenn s’attachent à cerner « la légende massive et inentamée », comme l’écrit la rédactrice en chef du magazine Next. Françoise-Marie Santucci a voulu éviter le « regard unidimensionnel » pour rendre compte de la complexité d’une femme qui disait, avec infiniment de lucidité: « A Hollywood, la vertu d’une femme est beaucoup moins importante que sa coiffure. »

Du coup, Monroerama apparaît comme un feu d’artifice (joliment mis en page) d’informations, d’anecdotes, de chiffres, pas forcément de révélations quand même, sur la première star à avoir été autant suivie, scrutée, enviée. Tout en réussissant paradoxalement à maintenir une distance avec l’intrusion. Côté biographie, le livre balaye large, proposant une cartographie d’une enfance à Los Angeles, une évocation de la fameuse photo du calendrier rouge, de la révolution platine, des années super-star, de la voix de la sensualité (y compris en VF) ou de l’échappée new-yorkaise… Forcément, on ne saurait omettre un corps hors du commun photographié jusqu’à plus soif et habillé de robes de légende qui supportaient mal ou pas du tout les dessous… Sans oublier quand même que Marilyn Monroe tourna des films majeurs comme Some Like It Hot ou The Misfits. Même si le cher vieux Billy Wilder lui balançait, vachard ou simplement excédé par les lacunes de sa comédienne : « Un produit DuPont avec des seins comme granite et un cerveau en gruyère, plein de trous. »

Au bout de Monroerama, on se dit qu’il ne manque rien à la panoplie MM, ni le Chanel n°5, ni le « Happy Birthday, Mister Président » et évidemment pas « le dernier jour sur terre » et son cortège funèbre de pentobarbital ou d’autopsie commentée, ici, par le professeur Jean-Sébastien Raul, patron du laboratoire de toxicologie des hôpitaux universitaires de Strasbourg…

Et parce la mode des listes a connu son heure de gloire dans la littérature, on n’hésite pas… Marilyn Monroe ou 1 mort, 3 maris, 7 choses que MM n’a jamais faites (notamment venir en France), 8 erreurs fréquemment commises à propos de Marilyn, 9 noms (dont Zelda Zonk), 10 chansons, 14 fans (dont Jean-Paul Sartre), 16 adresses new-yorkaises, 17 films, 18 écrivains, 20 oeuvres (qui s’attaquent au mythe), 23 photographes dont Bert Stern, auteur de la dernière séance…

MONROERAMA. Françoise-Marie Santucci. Stock. 368 pages, 25 €.

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