PREJUDICE

PrejudicePour son premier long-métrage, le cinéaste belge Antoine Cuypers impressionne d’emblée par la mise en scène épurée mais aussi quasi asphyxiante de Préjudice. On songe à Haneke, à Lars von Trier mais aussi à Festen. Ce qui fait beaucoup de « lourdes » références mais que ce drame familial supporte dans la mesure où ce drame glaçant tient le spectateur sous tension de bout en bout. Cédric (Thomas Blanchard, remarquable) est un jeune homme, en apparence, normal même s’il consacre le plus clair de son temps à préparer un improbable voyage en Autriche. De ce pays, il connaît tout, de la géographie des massifs montagneux jusqu’aux vedettes du yodel…
Lors d’un dîner en famille, Cédric apprend de la bouche de sa sœur aînée que celle-ci est enceinte. Cette heureuse annonce va le faire entrer dans une colère froide et totalement inquiétante… Distillant un vrai malaise, Préjudice va voir s’affronter, sous le regard d’un père absent (l’excellent Arno) et d’une fratrie déroutée, Cédric et sa mère (Nathalie Baye, parfaite). Tandis qu’on entend Françoise Hardy chanter La maison où j’ai grandi, un garçon étrange (malade ?) reproche à sa mère de ne l’avoir jamais aimé. Tandis que celle-ci, rejetant toute culpabilité, constate: « Tu as été au centre d’une attention particulière et d’un amour débordant… »  Une découverte et un choc.

(Blaq Out)

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