LA STYLISTE, LE POLITIQUE, LE SHERIF, LE COUPLE ET LE MAITRE BRESSON

PAPICHA
PapichaDans l’Algérie des années 90, Nedjma, étudiante passionnée de stylisme, veut organiser, dans sa cité U, un défilé de mode avec ses créations. En attendant, dans une boîte de nuit, elle vend ses robes aux « papichas », les coquettes filles algéroises. Mais, pendant la décennie noire qui frappe le pays, les interdits puis la terreur terroriste gagnent. Dans une œuvre tonique couronné du César du meilleur premier film, Mounia Meddour réussit, en s’appuyant sur la belle Lyna Khoudri (récompensée, elle, du César du meilleur jeune espoir féminin), une œuvre magnifique où, à travers la liberté vestimentaire, elle célèbre l’émancipation des femmes et de beaux rêves bouleversants… (jour2fête)
BARON NOIR – SAISON 3
Baron Noir S3Avec la troisième saison de Baron noir, on plonge dans les coulisses de la politique. Voici une série enlevée en forme de comédie humaine où tous les coups semblent permis. Encore cabossé par son inéligibilité mais désormais blanchi, Philippe Rickwaert (Kad Merad, tout à fait épatant) revient dans le jeu, prêt à jouer la carte de la présidentielle, quitte à devoir circonvenir ses alliés et à manœuvrer avec Mélanie Derendeu, la locataire de l’Elysée (Anna Mouglalis). Si on a un peu oublié la gauche dans la vraie vie, elle est au cœur des huit épisodes de cette aventure où il est question de révolution citoyenne ou de barbarie, d’identité écolo, de stratégies et de fourberies. Une belle réussite ! (Studiocanal)
LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS
Train Sifflera Trois FoisA Hadleyville, le shérif Will Kane apprend que Miller, un homme qu’il avait arrêté et fait condamner, va revenir dans la ville… Alors qu’il vient de se marier et qu’il a l’intention de démissionner, Kane, homme droit et épris de justice, décide de rester pour affronter Miller et trois de ses complices. En 1952, Fred Zinnemann signe High Noon, un western à petit budget qui va rafler quatre Oscars et devenir légendaire, notamment à cause de son thème musical. Avec Grace Kelly à ses côtés, le grand Gary Cooper interprète un homme qui avoue sa peur mais assumera son devoir. Reposant sur une mise en scène « en temps réel » où les images d’horloge rythment la montée de la menace, voici un grand western-culte avec, en supplément, un bon making-of et un livret sur la genèse du film.  (Sidonis Calysta)
VOYAGE A DEUX
Voyage DeuxLui, architecte sans le sou et elle, pétulante Américaine étudiante en musique, Mark et Joanna se sont rencontrés sur les routes du Sud de la France. Les années passent entre flirt et mariage, doute et divorce… Face aux vicissitudes de la vie, le couple prend, tous les deux ans, la route de leur première rencontre. Autour d’Albert Finney et d’Audrey Hepburn, espiègle et lumineusement belle, Stanley Donen construit, en 1967, une kaléidoscope doux-amer, un voyage en zig-zag autour de la mémoire des jours heureux. Cette odyssée sentimentale sur l’usure du temps sort dans une belle édition collector riche en bons suppléments dont une interview du scénariste Frederic Raphael, auteur de celui du Eyes Wide Shut de Kubrick, qui éclaire l’écriture du film. (Wild Side)
ROBERT BRESSON
Hasard BalthazarAu milieu des années 60, Robert Bresson (1901-1999) réalise deux œuvres remarquables parmi les treize longs-métrages qui jalonnent une carrière placée sous le signe dune exigeante quête formelle. Film à la dramaturgie complexe, Au hasard Balthazar (1966) raconte les tribulations d’un âne dans les Landes des années 60, prétexte à la peinture des travers humains et à un questionnement sur la présence du mal dans le monde… En 1967, Mouchette, adapté du roman de Georges Bernanos, suit une gamine au seuil de l’adolescence dans une campagne misérable. Violée une nuit et en butte au mépris de tous, Mouchette, écrasée de désespoir, ira se noyer dans un étang. Deux chefs d’oeuvre sur la perte de sens et de spiritualité qui sortent en Blu-ray en versions restaurées. (Potemkine)
HORS NORMES
Hors NormesDepuis des années, au sein de leurs associations respectives, Bruno (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb) vivent dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes. Réalisateurs ultra-fêtés pour Intouchables (en 2011, le film a réuni 19,4 millions de spectateurs en France), Eric Toledano et Olivier Nakache réussissent sans doute leur meilleur film avec cette aventure, volontiers teintée d’humour, magnifiquement empathique et humaniste. On entre avec bonheur dans une histoire traversée par des cas « hyper complexes » qui sont, tous, très attachants. Face à une administration rigide, les efforts permanents de Bruno et Malik pour aider les autistes et leurs familles, distillent un espoir intense… (Gaumont)
MON CHIEN STUPIDE
Chien StupideLa crise de la cinquantaine a mis Henri à terre. Son succès d’écrivain est bien loin et il tient sa femme et ses enfants pour responsables de sa dérive. Un soir, alors que la pluie tombe à verse sur sa belle maison du pays Basque, il recueille un gros chien bavant et mal embouché et décide d’en faire un membre de la famille au risque de provoquer l’explosion de celle-ci… Adaptant un roman de l’Américain John Fante, Yvan Attal, devant et derrière la caméra, réussit une satire sombre et grinçante sur les regrets et la solitude. Le cinéaste retravaille avec sa femme Charlotte Gainsbourg et cela nous vaut des séquences qui évoluent, avec brio, entre autobiographie et fiction. Drôle et noir à la fois ! (Studiocanal)
LE MAITRE DU GANG
Maitre GangCinéaste qui a donné ses lettres de noblesse à la série B, Joseph H. Lewis s’est imposé, en 1950, avec l’excellent Gun Crazy sur le démon des armes. L’année précédente, en s’appuyant sur l’histoire vraie de l’agent fédéral qui fit tomber Al Capone, il tournait un excellent film noir dont les héros ne sont pas des policiers mais de scrupuleux agents du fisc. Employés du Trésor américain, Warren (Glenn Ford) et Pappas (James Whitmore) se lancent dans une mission sous couverture afin de confondre, pour fraude fiscale, un parrain de la mafia de Chicago (l’allusion à Al Capone est transparente) qui a toujours échappé aux poursuites malgré ses multiples crimes. Excellent ! (Sidonis Calysta)
OFFICIAL SECRETS
Official SecretsEn 2003, la guerre d’Irak se profile. Employée des Renseignements britanniques, Katharine Gun voit passer une note de la NSA où les USA demandent à la Grande-Bretagne de les aider à réunir des informations gênantes sur certains membres de l’ONU afin de les contraindre à voter en faveur de l’invasion. Ulcérée par la duplicité de Bush et de Blair, la jeune femme, au risque de sa famille et de sa liberté, décide de divulguer le mémo à la presse. Keira Knightley est au cœur d’une solide aventure d’espionnage (tirée d’une histoire vraie) bien rythmée sur une lanceuse d’alerte courageuse et déterminée. Accusée d’être une traître, Katharine Gun opposait qu’elle était une femme de principe attachée aux valeurs de la démocratie. (Wild Side)
BRAQUER POITIERS
Braquer PoitiersThomas et Francis braquent Wilfrid, patron d’une station de lavage poitevine qui, contre toute attente, se montre ravi de cette compagnie inattendue et est même prêt à leur donner sa caisse. Bientôt, deux copines du duo de pieds-nickelés débarquent dans le coin… De l’aveu même du réalisateur belge Claude Schmitz, son scénario n’a pas été écrit. Du coup, les comédiens improvisent sur une courte trame et cela vaut des moments purement loufoques ou des scènes touchantes comme celle où Francis Soetens, l’un des « bandits », chante Brel. Un très atypique film de braquage qui est aussi et surtout un délirant et surprenant objet de cinéma. (Capricci)
SIROCCO
SiroccoEntre La femme à abattre de Raoul Walsh et African Queen de John Huston, Humphrey Bogart est, en 1951, devant la caméra de Curtis Bernhardt pour une aventure dans la Syrie de 1925 en révolte contre le mandat français. Sous l’impulsion du colonel Feroud (Lee J. Cobb), les Français tentent d’identifier la filière qui équipe les rebelles en armes… Bogart incarne Harry Smith, un contrebandier américain. Dans un cabaret, il croise la mystérieuse Violetta (Marta Toren) la maîtresse de Feroud… Si le scénario n’est pas bien épais, il reste le charisme de Bogey (et son mythique imperméable) dans une œuvre qui tente de rééditer le succès du très fameux Casablanca.
MIDWAY
MidwayLe 7 décembre 1941, l’attaque surprise des Japonais sur Pearl Harbor laisse la flotte US dévastée… Face à une marine impériale japonaise qui prépare une nouvelle attaque qui devrait définitivement boucler le sort du conflit dans le Pacifique, l’amiral Nimitz (Woody Harrelson) est persuadé que tout va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique: Midway. Autour des efforts des services secrets et spécialement de l’officier de renseignement Layton pour déchiffrer les codes ennemis, Roland Emmerich, spécialiste des films d’action, joue la carte des effets spéciaux spectaculaires pour embarquer le spectateur à bord des avions de combat américains du porte-avion USS Enterprise en route vers une victoire décisive… Dans une séquence, le film rend hommage à John Ford qui, en 1942,  filma sur place le documentaire La bataille de Midway et perdit un œil pendant le tournage… (Metropolitan)

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