VALMONT

ValmontAprès Amadeus (1984) et sa brassée d’Oscars, Milos Forman est resté dans le film d’époque en donnant vie aux personnages de Choderlos de Laclos… Mais, comme le titre de son film l’indique d’emblée, le réalisateur de Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975)  va prendre ses distances avec Les liaisons dangereuses. Il choisit d’ailleurs de ne pas s’appuyer sur le texte écrit pour le théâtre par Christopher Hampton (il sera adapté par Stephen Frears pour ses propres Liaisons en 1988) et va centrer son propos sur le vicomte séducteur et s’intéresser à la manière dont le libertin aux multiples conquêtes sera déboussolé par la puissance de ses sentiments. Tout en étant l’instrument de la vengeance de Madame de Merteuil, Valmont parviendra à s’inscrire dans une relation apaisée avec la vertueuse Madame de Tourvel.
Réalisé en 1989, un an donc après le film de Frears, Valmont n’a pas eu un excellent accueil à sa sortie en salles et son producteur Claude Berri prendra un gros bouillon. Sa minutieuse restauration offre à Valmont une nouvelle exposition et met en lumière, dans une ample mise en scène (le film a été tourné notamment à l’Abbaye des hommes de Caen, au château de La Motte-Tilly et à l’Opéra-Comique à Paris) un homme à femmes étrangement vulnérable. Si le jeune Colin Firth est un Valmont assez fragile, Annette Bening campe magnifiquement une Merteuil très prédatrice. Dans les suppléments du DVD, Jean-Claude Carrière parle de son travail sur le scénario des Liaisons.

(Pathé)

Laisser une réponse